Cameroun – Inondations à l’Avenue Kennedy : Les solutions des experts de « The Benefactors »


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  • 1 avril 2021
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Les universitaires, Fernand Nguidjol et Nelly Mvondo Belinga, experts des questions de gestion des eaux fluviales, d’urgence humanitaire et de génie civil, réunis au sein de l’association « The Benefactors », proposent des solutions durables face aux problèmes des inondations à l’Avenue Kennedy de Yaoundé.


Le constat formulé par les experts de l’organisation humanitaire « The benefactors », fait état de ce que le drame observable à travers le monde entier, lié aux changements climatiques, aux problèmes d’anarchie urbaine et à l’insalubrité, s’acharne de plus belle dans la cité capitale politique du Cameroun. La ville aux sept collines, connaît en plein cœur de son centre commercial, notamment à l’avenue Kennedy, des problèmes d’insécurité, d’étroitesse, mais aussi et surtout, une densité importante d’inondations suite aux pluies torrentielles. Au terme d’une évaluation historique de ces inondations cinglantes, certaines dates méritent d’être retenues : le 29 Mai 2018 ; le 20 Septembre 2020 ; les 19 et 22 mars 2021. Au point où, tout un mémoire de recherche universitaire, intitulé : « La prise en compte de l’humain dans la gestion des eaux fluviales au Cameroun : enjeux et jeux des inondations à l’avenue kennedy de yaoundé », y a été consacré, sous la conduite de Nguidjol Fernand Nazih, Ingénieur de Génie Civil, Doctorant en Gestion des projets, Université Ibero-américaine et de Mvondo Belinga Pierre Marie Nelly, Doctorante au Laboratoire des études internationales, spécialité urgences humanitaires de l’ONU, à l’Université de Douala, par ailleurs présidente fondatrice de l’Association humanitaire « THE BENEFACTORS ».


Les causes du phénomène


Le constat qu’il faut premièrement établir est que, l’Avenue Kennedy est une zone de confluence des eaux pluviales, venant de la procure, du carrefour Elig-Essono, de la montée Anne-rouge, et de la montée marché central de Yaoundé. En science de l’hydrologie, il s’agit bien d’un Bassin versant.
Cependant, la seconde observation nous emmène à nous interroger sur le fait qu’une zone comme celle-là, qui regorge une si forte activité économique, en plein centre-ville, puisse crouler sous les eaux, alors même que le drain qui canalise le « Mfoundi », principal cours d’eau de la ville de Yaoundé, est situé à moins de 200 mètres de là. Selon ces experts, la réponse à cette question peut être formulée en deux hypothèses. Soit, il n’existe pas de canaux d’évacuation des eaux, de l’Avenue Kennedy vers le drain du Mfoundi, soit alors, ces canaux d’évacuation des eaux sont inopérants. A cet effet, l’histoire nous rappelle tout de même qu’en mai 2018, après un déluge à l’Avenue Kennedy, les autorités de la ville, avaient dépêché une escouade de personnes, pour le curage du réseau de canalisation des eaux, de l’Avenue Kennedy, vers le drain du Mfoundi, en passant par ceux de la poste centrale, complètement bouchés par le sable, la boue et les débris de toutes sorte. Donc à bien regarder, ces canaux existeraient bel et bien. D’où éventuellement, le problème de leurs maintenances.


Les conséquences plurielles


De toute évidence, la gestion durable de ces eaux pluviales de l’Avenue Kennedy, interpelle plusieurs départements ministériels. Au-delà du ministère de l’Habitat et du développement urbain, la santé, l’environnement, l’administration territoriale, l’économie, les finances et bien d’autres, sont appelées à contribution. Car, avec ces inondations, il y a des forts risques de catastrophes sanitaires, dues à la remontée en surface des eaux usées, qui peuvent entrainer la contamination des puits et forages, provoquant ainsi l’émergence des épidémies comme le choléra. L’environnemental est menacée, à travers les pollutions causées par les contenus des fosses septiques rejetés dans la nature. L’effondrement de certains bâtiments, ainsi que les risques d’éboulement de terrain sont des éventualités. La paralysie économique engendrée par cette catastrophe n’est plus à décrire. Les commerces sont obligés de rester fermés, les marchandises endommagées, la circulation est interrompue sur cet axe, avec ses effets induits sur les autres artères de la ville. Au regard de ces conséquences plurielles, l’urgence est d’agir.


Synergie d’actions


Même s’il faut reconnaitre qu’en 2007, il a été mis sur pied le Programme d’assainissement de la ville de Yaoundé (PADY). Ce programme qui est aujourd’hui à sa deuxième génération, a permis de canaliser le lit du Mfoundi, sur environ 30 km à travers la cité capitale, apportant une bouffée d’oxygène au besoin d’extension du réseau de la voirie urbaine. Aujourd’hui plus que jamais, les administrations sectorielles, Minhdu, Minddevel, Observatoire national des changements climatiques (ONACC), les maires des communes d’arrondissements, doivent fournir ensemble des solutions durables, en adéquation aux politiques urbaines et aux politiques de gestion environnementales des villes camerounaises. L’eau ne saurait à tout jamais être un problème insurmontable. Alors, pratiquons la diplomatie de l’eau, de la salubrité environnementale, à travers des bonnes pratiques, notamment le respect des lois urbaines. C’est l’occasion pour les communes d’ouvrir un dialogue permanent entre les partenaires techniques et les communautés riveraines, pour un développement à la fois inclusif et participatif. L’association humanitaire « The benefactors », se dit prêt à porter très haut cet engagement citoyen.
Samuel Bondjock

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