Cameroun – Exploitation de la biodiversité : Une niche de 1 200 milliards à capitaliser

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L’Etat du Cameroun, via le ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable, a signé ce 21 juillet 2021 au Hilton hôtel de Yaoundé, avec la société Suisse Firmenich SA, un commun accord triennal pour l’exploitation des ressources naturelles, au sein de la communauté locale de Pimbo, située dans l’arrondissement de Ngambè, département de la Sanaga-Maritime, région du Littoral.

A la suite de la promulgation par le Chef de l’Etat, Paul Biya, de la nouvelle loi sur l’accès et le partage juste et équitable des avantages (APA), pour la conservation de la biodiversité au Cameroun, le 9 juillet 2021, conformément au protocole de Nagoya, le ministre de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable, Hele Pierre, a procédé à la signature de deux conditions convenues d’un commun accord (CCCA), pour les ressources naturelles, entre la communauté locale de Pimbo (fournisseur), représentée par son chef traditionnel, Sa Majesté Pegwo Ndjehemle Narcis Saturnin et la plus grande entreprise privée mondiale de fragrance et de saveurs, Firmenich SA (exploitant), pour une période de recherche qui devra durer trois ans, soit de 2021 à 2024.

Et ceci, en présence du ministre de la Forêt et de la Faune, Jules Doret Ndongo, du ministre de l’éducation de base, Pr Laurent Serge Etoundi Ngoa, du Maire de la Commune de Ngambè, Simon Pierre Bimaï, des représentants des ambassades de Suisse et d’Allemagne au Cameroun, des hauts responsables de Firmenich SA et du projet Bioinnovation Africa, géré par la GIZ. Sans oublier les membres de la communauté de Pimbo, qui ont effectué, en cette occasion mémorable, le déplacement pour Yaoundé.

Ressources biologiques

Au regard de la richesse de sa diversité biologique, le Cameroun constitue en la matière, le 5ème plus gros potentiel du continent africain, faisant ainsi partie intégrante du bassin du Congo, qui est lui-même le deuxième massif forestier le plus important dans le monde. C’est dans cette optique que le Président de la République, Paul Biya, a saisi l’opportunité d’adhérer, de signer et de ratifier en 2017, le protocole de Nagoya, qui est basé essentiellement sur la conservation, l’utilisation et le partage juste et équitable des avantages issus de l’utilisation, de l’exploitation et de la conservation des ressources génétiques, aussi bien pour l’Etat central, que pour les communautés locales.

Retombées économiques

Etant donné que les ressources génétiques sont un patrimoine national à part entière, au même titre que la forêt, le sous-sol et les minerais, elles sont exploitées dans les différents secteurs de l’industrie pharmaceutique, cosmétique et agroalimentaire. Et suivant plusieurs études réalisées, le Gouvernement camerounais table sur les bénéfices probants de l’ordre de 1200 milliards de FCFA par an, au cas où l’ensemble des 8000 espèces génétiques répertoriées au Cameroun sont totalement exploitées. Surtout que les produits de la biodiversité camerounaise sont ouverts sur un marché mondial de plus 118 pays. Une enveloppe budgétaire non négligeable pour l’atteinte des objectifs d’émergence à l’horizon 2035.

Retombées sociales

Selon le Dr Andreas Drews, gestionnaire de programme à la GIZ : « la signature de ces deux accords entre Firmenich SA et la communauté de Pimbo, est la preuve que la loi APA est un concept solide et concret, qui bénéficie réciproquement au fournisseur (communauté) et à l’exploitant, ou l’utilisateur de ces ressources génétiques. Ce qui contribuera davantage à convaincre les autres communautés, vis-à-vis de ce projet révolutionnaire, porteur de richesse et de croissance socioéconomique ». Un optimisme partagé par le Directeur de la stratégie et de la conformité en matière de biodiversité à Firmenich SA, Stéphanie Paquin Jaloux : « Nous nous réjouissons de générer un impact positif pour la communauté de Pimbo dans les années à venir, notamment dans le soutien à la formation pour la gestion des projets, dans le développement des écoles locales et dans le renforcement de l’autonomisation des femmes dans le secteur agricole ».

Et pour cela, le Chef de la communauté de Pimbo, SM Pegwo Narcis rassure, quant au respect des procédures de consultation et de négociation préalables avec les populations concernées.

Samuel Bondjock

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