Cameroun – Extraction minière et orpaillage artisanal : Hele Pierre présente la dangerosité du mercure

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Un atelier sur le projet d’élaboration du plan d’action national pour l’utilisation du mercure dans le secteur de l’extraction minière artisanale et l’orpaillage sauvage au Cameroun, est organisé du 2 au 3 septembre 2021 à United hôtel de Mbankomo, sous la présidence du Pr Paul Tchawa, Secrétaire général du ministère de l’environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded).


En partenariat avec l’organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (Onudi), et dans un objectif de limiter, ou encore d’éliminer l’utilisation du mercure dans le secteur minier, pour cause d’intoxication et de menace grave sur la santé humaine, conformément à la convention de Minamata, signé par le Cameroun en septembre 2014, le Minepded, représenté ici par son Secrétaire général, Pr Paul Tchawa, a tenu à organiser cet atelier de lancement du projet intitulé « élaboration du plan d’action national sur l’utilisation du mercure dans le secteur de l’extraction minière artisanale et l’orpaillage sauvage au Cameroun », couplé à la première session de son comité de pilotage, avec l’ensemble des acteurs majeurs de ce secteur d’activité, sous l’encadrement des administrations concernées, telles que le ministère de la santé publique et le ministère des mines, de l’industrie et du développement technologique, entre autres.
Considérant que le mercure est un métal lourd et hautement toxique, qui représente une menace à la fois pour la santé humaine et pour l’environnement au niveau mondial, attaquant ainsi le système nerveux, le cerveau, les reins, la thyroïde, les yeux, les poumons, le système immunitaire, les gencives et même la peau, causant au passage des malformations congénitales, des maladies rares, des cancers de toutes sortes et la mort, comme ce fut le cas à Minamata au Japon en 1932, lorsque les tous premiers effets du mercure ont été découverts, avec un bilan de 900 décès, la communauté internationale, s’est mobilisée pour mettre sur pied la convention de Minamata, qui comporte à ce jour, 128 pays signataires, parmi lesquels le Cameroun.
Selon certaines découvertes, le mercure est utilisé dans certains conservateurs, appareils et réactifs de laboratoires, ainsi que dans plusieurs équipements médicaux, à l’instar du Sphygmomanomètre, du thermomètre, des tubes de cantor, des tensiomètres, des batteries, des tubes Miller Abbott, des interrupteurs, des tubes d’alimentation, des dilatateurs œsophagiens et des amalgames dentaires. Sans oublier les produits cosmétiques, tels que les crèmes, lotions et savons éclaircissants. Le mercure est fortement inhalé lors de l’orpaillage artisanal, il est également absorbé directement par la peau lorsque l’amalgame se fait à la main, sans protections. Un véritable danger pour la santé publique.


Conformément à la convention de Minamata sur le mercure, les parties signataires s’étaient accordées sur un certain nombre de produits dont la fabrication, l’importation et l’exportation devraient être interdites dès 2020. A cet effet, les stratégies nationales devraient être élaborées, dans le but de réduire au maximum les quantités de mercure utilisées dans le secteur minier et dans les installations industrielles, telles que les incinérateurs des déchets et les cimenteries.


Pour le Pr Paul Tchawa : « cet atelier de Mbankomo est extrêmement stratégique pour le Cameroun. Car, il nous a été démontré que l’activité d’extraction de l’or et des autres minerais, se fait en utilisant le mercure, qui est un métal lourd extrêmement toxique, avec des effets dévastateurs à la fois sur la santé humaine et sur l’environnement à moyen et à long termes. D’où l’urgence pour nous d’anticiper, avec l’appui de nos partenaires traditionnels. Il est donc question pour le Cameroun de développer une stratégie, adossée sur un plan d’action national, afin d’éliminer jusqu’à sa plus simple expression l’usage du mercure dans ce secteur d’activité. Avec la création de la Société nationale des mines (Sonamines) par le Président de la République, nous sommes confiant que l’activité minière sera davantage normalisée au Cameroun ».


Un avis entièrement partagé par le point focal de la convention de Minamata sur le mercure, en service au Minepded, Mereng Bodo Eliane Marina, qui révèle par ailleurs que : « l’exploitation minière artisanale a été identifiée comme source significative de pollution au mercure, lors des inventaires détaillés de recherche du mercure, réalisées en 2018 au Cameroun. Et dans le cadre de ce projet qui va durer deux ans, avec une enveloppe globale de 546 500 dollars, il nous reviendra d’évaluer les capacités nationales du Cameroun, en matière de santé publique, avec une collecte des données sanitaires des populations exposées, ou intoxiquées au mercure. Nous devons œuvrer pour l’éducation et la sensibilisation de tous les acteurs de la longue chaine minière au Cameroun ».


Samuel Bondjock

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